ENSA LE PORT - une expression de la culture
L’enseignement de l’architecture doit donner des clefs et non des solutions. Il doit être le temps du questionnement, de l’expérimentation et de la bienveillance. Son espace et son organisation doivent y contribuer sans diriger. Ils doivent susciter la participation de chacun pour évoluer et inventer un cadre de vie toujours plus sobre mais pas moins heureux.
La place de cet enseignement dans sa ville doit être aussi interrogée et...
ENSA LE PORT - une expression de la culture
L’enseignement de l’architecture doit donner des clefs et non des solutions. Il doit être le temps du questionnement, de l’expérimentation et de la bienveillance. Son espace et son organisation doivent y contribuer sans diriger. Ils doivent susciter la participation de chacun pour évoluer et inventer un cadre de vie toujours plus sobre mais pas moins heureux.
La place de cet enseignement dans sa ville doit être aussi interrogée et s’afficher comme un dialogue, un milieu ouvert qui échange. L’école ne peut pas être un geste architectural figé et circonscrit qui affiche sa propagande. Elle doit être le domaine des possibles, inachevée, sobre et porteuse de valeurs ; un révélateur stimulant ouvert sur la ville.
Le projet se développe en U ouvert vers la médiathèque et l’actuelle école d’architecture et des Beaux-Arts. Le sol de la ville y pénètre comme un pli de paysage. Cette continuité entre ville et école annule l’effet de limite en masquant toute notion de clôture. Cette entrée orientée vers les modes doux est généreuse mais sans emphase.
Côté avenue du 20 décembre 1848, la construction reprend les alignements avec les futurs bâtiments du « Prisme » comme une accroche à la trame urbaine.
L’école s’enroule autour d’une « forêt-oasis » qui s’affiche comme l’écosystème rêvé totalement appropriable et entièrement renouvelable. Une bulle climatique de biodiversité ouverte aux vents dominants donnée à voir et donnée à vivre, qui affirme l’indispensable complémentarité entre cadre bâti et espaces verts pour installer des écosystèmes au cœur des usages.
La « forêt-oasis » est entièrement dédiée aux étudiants et aux actes participatifs. L’idée est de proposer une cafétéria et ses ouvrages connexes comme une occasion d’une participation des étudiants dans l’acte de construction et d’évolution de leur école. Un premier container serait livré, abritant les équipements techniques de cet espace. Son architecture, ses terrasses et autre lieux associés seront réalisés par les étudiants en privilégiant le réemploi et les matériaux biosourcés. Cette forêt où l’on pourra construire des cabanes, des prototypes ou des aménagements éphémères pourra évoluer au gré des promotions. L’école devient ainsi un lieu approprié attachant et renouvelé.
L’école est aussi conçue comme une structure support dépouillée apte à recevoir, sans les régenter, des organisations fonctionnelles évolutives et capable d’absorber des besoins d’extension. Cette trame porteuse économe en brut de béton figure un projet modeste qui laisse place en creux à la matérialité diversifiée des remplissages des façades légères à ossature bois qui abritent les fonctions.
Ces vêtures volontairement variées déploient une matériauthèque en œuvre didactique puisée dans le vernaculaire et principalement biosourcée. Cet assemblage brut et imparfait donne une impression d’inachevé disponible à toute évolution ; un chantier permanent à disposition du champ créatif et de l’expérimentation des étudiants.